De l’évolution au transhumanisme : l’enceinte Dutch & Dutch 8c

La D&D c est certes plus compacte que la B&W 802. Mais finalement avec le pied, la place occupée est assez similaire.

On le sait peu mais Charles Darwin, avant d’être un naturaliste, fut avant tout un audiophile. Et sa théorie sur l’évolution des systèmes de reproduction sonore inspira largement ses travaux plus tardif dans le domaine des sciences naturelles. Cela n’étonnera pas l’audiophile qui sait bien que l’adaptation continue de sa chaîne est le moteur essentiel de l’évolution. Dans son ouvrage La filiation de l‘homme et la sélection liée au sexe, Darwin note d’ailleurs que comme le paon qui a la queue la plus colorée est plus séduisant pour la paonne, le mâle humain qui possède la chaîne qui sonne le mieux sera préféré par la femelle humaine. Cette quête de la meilleure reproduction (à tous les sens du terme) explique l’évolution rapide depuis l’aiguille du 78t qui mécaniquement produit un son par amplification dans un pavillon à la chaîne hifi électromécanique moderne. Lire la suite

La mort du romantisme : Benchmark AHB2

Pas de Noël réussi sans un ampli sous le sapin.

Que sont nos jeunes années audiophiles devenues ? Quand la douce lueur orangée des triodes 300B  illuminait nos longues soirées d’écoute. Quand l’austère façade noire des Mark Levinson ML2 était réchauffée par les 1000W de chaleur dissipée par les radiateurs pour seulement 25W de musique. Quand nous suivions avec fascination l’oscillation des aiguilles dans les fenêtres des vu-mètres des amplis Exclusive M6. Quand la délicate lumière bleue-verte des McIntosh donnait à nos auditoriums l’ambiance d’une réunion de société secrète. Lire la suite

Le gaufrier à moustaches : Technics SL10

Où est Charlie – en l’occurrence la SL10 ?

À la fin des années 70 on assiste à un tournant dans le monde de la haute-fidélité. Le Japon semble avoir définitivement gagné la guerre commerciale et a fait de la hifi un produit de consommation de masse. Ce n’est plus seulement un marché de passionnés et pour être acceptés dans tous les foyers, les appareils doivent se faire plus petits et plus pratiques. On assiste à un déferlement de modèles mini chez tous les constructeurs, Technics, Toshiba et Uher en tête.
Le vinyle reste le principal media de diffusion de la musique mais il est sérieusement concurrencé par la cassette. Cette dernière offre une robustesse et une praticité qui séduit de plus en plus de consommateurs.
Sur le plan technologique, les microprocesseurs commencent à envahir les appareils et permettent d’étendre les fonctionnalités et les automatismes. Lire la suite

Les moustaches de Kaiser Franz

Note à l’attention des amateurs de football : Cet article ne traite que très marginalement de « Kaiser Franz » Beckenbauer qui selon un avis communément admis n’a que peu apporté à l’histoire de la haute-fidélité.

La grille du haut-parleur de l’électrophone le plus cher du monde.

On a déjà eu l’occasion d’évoquer dans ces pages l’influence d’une certaine « culture nationale » dans la réalisation de composant haute-fidélité. Et comme il est question d’ingénierie, si il est un pays fort justement réputé pour la qualité de ses réalisations, c’est l’Allemagne. Point de solution hyper-innovante outre-Rhin, juste le meilleur de technologies éprouvées utilisées sans aucune mesure d’économie. Ces mêmes bons principes appliqués au haut-de gamme donnent des produits assez exceptionnels. Dans le domaine automobile, on pourra citer les Mercedes 600 et  classe S W140 ou dans un domaine plus sportif la Porsche 917. Mais on aurait aussi bien pu parler des cuisines Bulthaup ou des lave-linge Miele… Lire la suite

Une soirée de Noël bien moustachue

Les soirée d’hiver sont propices aux longues discussions au coin du feu. Et lorsque l’on réuni quelques amis pour le réveillon de Noël, il n’y a pas forcément que les bûches qui s’enflamment. En cette fin de soirée bien arrosée, alors que chacun se livre à ses activités favorites – Archibald fume voluptueusement sa pipe, Tintin feuillète des journaux et les Dupondt fouillent leurs poches à la recherche de leur portefeuille – le conversation roule sur nos sujets favoris. Comme par exemple l’audiophilie et le matériel audio. On parle de tout et de rien et à un moment arrive le jeu un peu stupide de trouver le matériel audio le plus ancien encore en production. Lire la suite

Make America Great Again

Il n’aura échappé à personne que les États-Unis subissent une grave crise industrielle. Des fleurons de l’industrie audio ont été rachetés par des groupes étrangers. Des marques aussi prestigieuses qu’Audio Research ou McIntosh sont passées sous pavillon japonais, puis italien pour finir dans les affres de la mondialisation financière habillement masquées par un nouveau nom évocateur « McIntosh Group » qui remplace le plus anonyme Fine Sounds Spa. Aujourd’hui c’est Harman International (surtout actif dans l’électronique embarquée auto mais propriétaire des marques JBL, Mark Levinson, Revel…) qui est racheté par Samsung.  En une période où les États-Unis se remettent en question, il est temps pour Tryphonblog d’afficher clairement ses opinions en rendant hommage à un homme né dans les années 40, au caractère fantasque, aux opinions provocatrices et au crâne bizarrement décoré. Un américain fier qui a osé afficher son slogan nationaliste sur les façades les plus rutilantes et prestigieuses. Un slogan qui sonne comme une claque pour les exportateurs asiatiques :

Great American Sound

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La haute-fidélité selon Elon Musk

image1Tout le monde connaît Elon Musk, le fantasque entrepreneur à l’origine du constructeur automobile Tesla.  Qu’on apprécie ou pas le personnage, force est de constater qu’il s’agit d’une véritable réussite. Musk a créé un véritable produit de rupture. Rupture technologique d’abord en offrant le premier véhicule électrique véritablement utilisable. Rupture industrielle en créant de toute pièce un appareil de production en dehors de toute perspective historique dans une filière où les acteurs – en dehors des constructeurs chinois qui se sont bâtis sur des partenariats – sont quasiment tous centenaires. Rupture marketing en créant une image extrêmement valorisante et moderne pour son acheteur et en s’affranchissant presque totalement des infrastructures (distributeurs, garages, pompes à essence) existantes.  Le nom de la marque en lui-même à fait l’objet d’une recherche pour se mettre sous l’ombre tutélaire d’un grand scientifique. Avec de telles qualités, on s’attendrait presque à trouver des Tesla en vente chez Colette. Lire la suite

Les vertus du mercato : Pioneer HPM-100

Dans les années 70, les commentateurs se posent la question de la crédibilité des enceintes de marque japonaise. Elles auraient la réputation de ne pas convenir aux oreilles occidentales. Avec du recul, on peut penser que cette désaffection pour les enceintes nippones tient plus à la méconnaissance. En effet, à une époque où le prix du transport n’était pas aussi négligeable que de nos jours, le marché des enceintes, forcément encombrantes,  semble beaucoup plus local que celui des électroniques et les champions nationaux de l’acoustique que sont Acoustic Research et JBL aux USA, B&W et Celestion au Royaume—Uni ou encore en France Elipson et Cabasse défendent leur pré carré. Les grands constructeurs largement distribués, Akai, Matsushita, Sony, Pioneer et autres Trio sont plus des spécialistes de l’électronique que de l’acoustique et, on l’a vu avec Scott, l’électronicien n’est pas le mieux placé pour concurrencer les spécialistes locaux de chaque marché. Lire la suite

Revox A700 : le home studio à moustache

revox2Avant que la hifi ne devienne un marché de grande diffusion à la fin des années 70, l’audiophile n’était pas qu’un consommateur mais devait savoir mettre la main à la pâte. Il n’était pas rare de voir les amateurs réaliser eux-mêmes leurs amplis et leur enceintes, Les plus prudents faisaient confiance à des kits tels ceux de Dynaco, mais les réalisations entièrement personnelles étaient monnaie courante. Même les platines demandaient un certain investissement personnel car certaines telles les Garrard étaient livrées sans socle ni bras. Lire la suite