Au début de la stéréo : The Fisher X-202B

L’arrivée de la stéréophonie en 1957 a été une grande avancée pour la haute-fidélité. Avancée technologique – questionnable comme on l’a vu ici – mais également commerciale. Elle a permis un développement exponentiel du marché de la hifi domestique auprès des baby-boomers, outre le bénéfice immédiat de renouveler les sources pour les rendre stéréophoniques et de permettre mécaniquement de vendre deux fois plus d’amplificateurs et d’enceintes. Mais un changement aussi radical n’arrive pas sans créer quelques soucis, sur le marché des enceintes comme nous le verrons bientôt, mais aussi en terme de compréhension et d’acceptabilité auprès des utilisateurs.
Il y eut donc une période intermédiaire d’adaptation pendant laquelle les standards de la stéréophonie tels que nous les connaissons maintenant n’étaient pas encore tout à fait établis ou acceptés.
C’est de cette période que relève l’objet que nous avons remonté de la cave : un amplificateur The Fisher X-202B. Lire la suite

Choisir en haute-fidélité partie 2 : Believing is hearing

On a vu dans un article précédent qu’il fallait autant que possible éviter de choisir des éléments de sa chaîne haute-fidélité à l’écoute. Mais faute d’autres moyens, il faudra parfois s’y résoudre. Sauf à disposer d’un temps et d’un budget infini qui permettrait de réaliser des tests de tous les appareils dans le confort douillet de son auditorium privé, l’amateur audiophile va devoir affronter les écueils suivants :

  • Le peu de fiabilité, voir le caractère franchement folklorique des écoutes tierces telles que celles de la presse écrite ou en ligne et pire même, les avis trouvés sur les réseaux sociaux (1).
  • La diversité des caractéristiques acoustiques des lieux où l’on est susceptible de réaliser des écoutes
  • La variété des matériels qui fait qu’on a peu de chance de retrouver un minimum de stabilité dans ce qui accompagne l’appareil à évaluer,
  • La volatilité de la mémoire auditive
  • L’influence considérable des autres sens sur l’ouïe et plus généralement la prise en compte dans l’expérience auditive d’éléments autres qu’acoustique,
  • Et globalement les lacunes méthodologiques dans le processus d’évaluation

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Site de rencontre : Paris Audiovideo Show 2021

L’espace est toujours un peu juste, malgré une annexe à quelques centaines de mètres. Un moyen de transport écologique entre les deux sites était mis à disposition des visiteurs.

Après deux ans de plaisir solitaire, le temps de la convivialité revient pour les audiophiles avec la reprise des salons (1). Du 24 au 26 octobre se tenait donc le salon Audiovideo  Show de Paris. Et à propos de plaisir solitaire, selon la bonne vieille méthode de mesure subjective propre aux audiophiles, on aura observé qu’avec plus de 95%  de visiteurs masculins (2), on atteint une proportion encore plus déséquilibrée que celle de la fréquentation des sites pornographiques (70%). De ces chiffres, notre caractère optimiste retiendra deux choses : que le sexe intéresse plus les femmes que la hifi, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose et par ailleurs, qu’il y a encore un énorme marché à conquérir pour l’audio auprès de la gent féminine. Lire la suite

Agence de notation

La crise de 2008 a été pour le grand public l’occasion de découvrir le rôle des agences de notation dans l’évaluation des emprunteurs. Et que ce système où les émetteurs de dette payent les agences pour faire évaluer leur capacité à rembourser ne garantit pas, c’est un euphémisme, une parfaite objectivité dans l’obtention des notes dont la plus prestigieuse est le fameux AAA.
Aucun risque d’une telle compromission pour la plus prestigieuse agence de notation des éléments de haute fidélité qu’est la fameuse liste « Recommended components » de la revue Stereophile. Aussi se délectera-t-on sans réserve de la dernière parution d’octobre 2021, et en particulier de la catégorie la plus ambitieuse, la catégorie A+ des éléments réalisés « sans compromis » pour obtenir la meilleure reproduction sonore possible. Lire la suite

Choisir en haute-fidélité : Quatre recettes de bons mariages dont un enterrement

L’intérieur de l’église Saint-Altec du Bon Son

S’il est un sujet que doit affronter le chroniqueur hifi, et quelquefois l’amateur éclairé, c’est la question du choix du matériel haute-fidélité. Sous prétexte de votre prétendue connaissance du domaine, un lecteur, un proche ou même une simple relation, vous demandera un conseil ou un avis. Non qu’il faille d’ailleurs s’attendre à ce qu’on tienne le moindre compte de cet avis. Bien évidemment, cela ne concerne pas le lecteur attentif de Tryphonblog qui sait trouver dans nos chroniques suffisamment d’éléments pour l’orienter dans ses choix.

Mais il n’est pas inutile de faire un point sur le sujet, ne serait-ce que pour aider ces mêmes lecteurs fidèles à répondre eux-mêmes aux sollicitations. Nous allons donc dans la suite de cet article donner les meilleures méthodes pour choisir tout ou partie de sa chaîne haute-fidélité. Nous détaillerons ces méthodes en commençant par la plus efficace et donc notre préférée pour finir par celle dont la mise en œuvre est fastidieuse et donne des résultats pour le moins aléatoires. Lire la suite

Avec Bang & Olufsen, c’est déja Noël

Quatre ans après la réintroduction par Panasonic de la SL1200, une autre marque de Hifi relance une de ses platines mythiques des années 70. Et cela vient de là où on ne l’attendait pas : Bang & Olufsen.
Le retour en force du vinyle, accompagné il faut le dire d’un brin de nostalgie même chez ceux qui sont trop jeunes pour avoir connu l’âge d’or du 33 tours, conduit donc une firme surtout connue de nos jours pour ses produits lifestyle à revenir sur un des plus iconiques des tourne-disques jamais produits : la Beogram 4000.
On ne reviendra pas sur les qualités audio de l’objet. Mais, par ses innovations comme l’automatisme, le bras tangentiel ou les touches sensitives et surtout par la pureté de son design, la Beogram 4000 (et autres 4002…) est un objet qui marque l’histoire de l’audio. Un peu à la manière d’une Citroën DS quand elle fut lancée sur le marché automobile dans les années 50.

On pourra s’inquiéter que le marché audio en soit réduit à reproduire ce qui existait il y a 50 ans, voir par exemple la gamme d’amplificateurs Yamaha. Mais en attendant quel plaisir de revoir et de retoucher ces appareils fantastiques.

Plus d’informations sur le site de Bang & Olufsen.

Un si grand amour

Comme son étymologie l’indique, l’audiophilie est l’amour du beau son. Elle est surtout dans son acceptation la plus courante celui de ses artefacts, amplificateurs, enceintes et bien sûr platines et autres câbles. Quand il s’agit de produits haut de gamme, cet amour pourra sembler évident et on comprend facilement l’attachement de l’audiophile aux  enceintes Infinity IRS Serie V, au préamplificateur Audio Research SP10 ou autre Thöress.

Mais le véritable amour se révélera dans l’attachement aux appareils audio les plus simples, les plus humbles ou à ceux flétris par l’usage et le poids des ans. Et quelle plus grande preuve d’amour que celle qui nous est donnée par le célèbre youtubeur Mr.Electricity ? Dans la vidéo ci-dessous on le voit se lancer dans la restauration d’une (pas une paire stéréo, non une seule) enceinte des plus basiques dont le cas semble désespéré. Au fur et à mesure de cette entreprise on découvre à quel point cette enceinte est quelconque : ébénisterie approximative, esthétique vulgaire. Tout est faux dans cette enceinte : absence d’amortissement interne, bass-reflex où les évents sont de simples trous non accordés… Lire la suite