C’est peu dire que l’objet que nous remontons de la cave de Moulinsart aujourd’hui est exceptionnel. Exceptionnel par sa taille, sa rareté et surtout son âge. Cet âge vénérable, plus de 70 ans, mérite bien que l’on aborde le sujet par un aperçu historique. La stéréophonie qui arrive sur le marché en 1958, n’est pas précédée par la monophonie. Tout comme l’expression « vélo musculaire » ne remplace le vélo qu’à l’avènement du vélo à assistance électrique, avant la stéréophonie, il n’y avait que la haute-fidélité. Mais les préoccupations des audiophiles étaient déjà les mêmes que de nos jours : réduction de la distorsion et du bruit, justesse des timbres, respect de la dynamique et étendue de la bande passante…
La cave des frères Loiseau
Tryphon se met au vert : Altec 604
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, dit-on. Aussi, lors d’un article précédent, nous avions déjà débattu de l’exceptionnelle longévité de certains produits audio. Pour réparer un oubli, nous allons poursuivre dans cette voie dans l’étude de ce jour. Et il s’agit d’une sacrée gamelle : 38 cm, 14 kg. La soupe du jour sera servie dans des Altec Lansing 604.
Beau comme un avion : Pioneer 707
Une enceinte de course (au large) : Cabasse Clipper 312 M2
En horlogerie, on fait une différence entre les manufactures qui réalisent leurs propres mouvements et les autres fabricants de montres qui assemblent leurs garde-temps (1) à partir de mouvements réalisés par d’autres entreprises. La réalité est bien sûr plus complexe et même les manufactures recourent à la sous-traitance pour différents composants : aiguilles, cadran, spiral et autres éléments mécaniques. Dans son fonctionnement, l’industrie des enceintes acoustiques est assez proche de l’industrie horlogère. On y trouve tout à la fois des manufactures qui réalisent leurs propres haut-parleurs et les « emboîteurs » qui mettent dans des ébénisteries – éventuellement sous-traitées à une menuiserie industrielle – des haut-parleurs d’entreprises spécialisées. Lire la suite
Zébulon au salon : Pionner SR-202W
Au moment du boum de la haute-fidélité au début des années 1970, on a vu fleurir bon nombre d’accessoires inutiles. On a déjà parlé des égaliseurs, mais dans le sillage de la quadriphonie, on trouvera pléthore de processeurs d’ambiance et autres manipulateurs de dynamique. L’inutilité de ces accessoires sera encore plus évidente quand les audiophiles puristes feront entendre leur voix pour réclamer l’abolition de tous ces gadgets (1). Quand on milite pour la suppression des contrôles de tonalité et de choix de mode et même quelquefois de réglage de balance, les accessoires manipulant l’essence même du signal deviennent totalement hérétiques.
Mais un regard sur ces objets insolites de la haute-fidélité est toujours instructif même si dans ce cas ce n’est pas de la cave que nous allons ressortir un de ces objets (nous y reviendrons). Ce que nous allons examiner aujourd’hui est un «reverberation amplifier »(sic) Pioneer SR-202W. Lire la suite
L’escadre de l’Atlantique : Cabasse Sampan 303 M2
Dans nos explorations des enceintes acoustiques, nous avons ces derniers temps examiné des produits plutôt originaux (Rehdeko, Bertagni…). Il est temps de revenir au classicisme.
Les objets que nous allons remonter de la cave sont des morceaux de l’histoire de la haute fidélité à la française. Certes ce n’est pas le plus beau morceau, nous réservons cela pour plus tard, mais c’est un bon exemple de ce que pouvait proposer la firme Cabasse dans les années 80, à l’apogée de la marque. Ce sont elles dont on se souvient avec leur face avant à redans et leur impeccable placage de noyer. Les principes de construction sont communs à toute la flottille : enceintes closes, rigidité des membranes et nombre de voies qui grimpe avec le niveau dans la gamme.
Celles que nous allons faire revivre sont des Sampan 303 M2, dans le ventre mou de la gamme des trois voies Cabasse. Ce positionnement dans la hiérarchie en fera une mal aimée, à la fois trop chère et pas assez élégante. Comme nous aIlons le voir, la gamme Cabasse est en effet un peu redondante et trop peu différentiée. Lire la suite
Le gaufrier à moustaches : Technics SL10
À la fin des années 70 on assiste à un tournant dans le monde de la haute-fidélité. Le Japon semble avoir définitivement gagné la guerre commerciale et a fait de la hifi un produit de consommation de masse. Ce n’est plus seulement un marché de passionnés et pour être acceptés dans tous les foyers, les appareils doivent se faire plus petits et plus pratiques. On assiste à un déferlement de modèles mini chez tous les constructeurs, Technics, Toshiba et Uher en tête.
Le vinyle reste le principal media de diffusion de la musique mais il est sérieusement concurrencé par la cassette. Cette dernière offre une robustesse et une praticité qui séduit de plus en plus de consommateurs.
Sur le plan technologique, les microprocesseurs commencent à envahir les appareils et permettent d’étendre les fonctionnalités et les automatismes. Lire la suite
Un bijou pour écouter le rock à la radio – B&O 900k
Comme il n’y a pas que la haute-fidélité dans la vie, nous allons nous intéresser aujourd’hui à un autre domaine de l’audio à savoir la radio. Longtemps le poste de radio a été la principale source sonore de la maison conjointement avec l’électrophone. Le poste de radio est alors un objet assez encombrant pour permettre le refroidissement de son électronique à tubes. En contrepartie, les modèles les plus luxueux permettent aux ébénistes de s’en donner à cœur joie pour agrémenter l’apparence de ces gros engins. Cette radio a un son plutôt médiocre mais les disques 78t de l’époque ne sont guère meilleurs. Au début des années 50, les phonogrammes s’améliorent avec le microsillon sur vinyle mais la radio n’est pas en reste grâce à la modulation de fréquence. Lire la suite
Faites de la musique : Teac entre en (quatre) pistes.
En ces temps où n’importe quel adolescent boutonneux peut se créer un home studio en deux coups d’ordinateur et de logiciels libres, il faut se souvenir qu’à une époque pas si lointaine, tout cela était beaucoup plus compliqué.
Alors qu’au début des années 60 l’enregistreur de studio est une machine à deux ou trois pistes, deux inventions majeures vont permettre tout au long de la décennie d’augmenter progressivement ce nombre de pistes. D’abord la transistorisation des électroniques rend celles-ci plus compactes et plus silencieuses. Puis l’invention par Ray Dolby du système de réduction de bruit Dolby A permet d’utiliser des pistes magnétiques moins larges tout en préservant le rapport signal sur bruit. Sous l’impulsion d’Ampex et de 3M, les magnétophones de studio passent ainsi à huit puis seize pistes vers la fin de la décennie. Profitant de ces avancées technologiques, les productions de studio deviennent de plus en plus sophistiquées avec des musiciens et des producteurs comme Brian Wilson, George Martin, Alan Parsons…. Lire la suite
Bertagni et les picaros : Tryphon tombe dans le panneau
On se souvient qu’au début des années 1970, je me rendis en Amérique du Sud avec quelques amis. Ce voyage fut conté sur un mode un peu romanesque par notre biographe officiel Georges Rémi (1). Il y explique comment Archibald et moi-même tombons dans le panneau du piège tendu par le général Tapioca. C’est vrai de plus d’une manière et c’est ce que nous allons voir ici. En effet, ce que ne raconte pas Hergé, c’est qu’en l’absence de vol direct entre Bruxelles et Las Dopicos, nous fîmes escale à Buenos Aires. J’en profitai pour rendre visite à un de mes vieux amis le Dr José Bertagni, spécialiste reconnu de génie électrique à l’université de Buenos Aires. Également passionné de hifi, nous passâmes une longue soirée à parler de notre sujet favori, tout en buvant du Fernet. Lire la suite




