Les Quatre Saisons au temps du réchauffement climatique : Recomposed By Max Richter – DG 479 3337

On trouve de nos jours des appareils, Dac, préamplis, amplis, petits et extrêmement performants chez Schiit, Topping, SMSL, Gustard … à des prix dérisoires. Mais l’audiophile est quelquefois emprunt de nostalgie à la pensée des appareils aux larges façades chromées dont le poids, l’encombrement et le prix étaient conséquents. Comme dans l’automobile, il existe d’ailleurs tout un marché du « néo rétro » : depuis Technics qui ressuscite les SP-10 et SL-1200, Luxman et le L-595, jusqu’à McIntosh qui n’en finit pas de créer des versions commémoratives du MC275. Il faut reconnaître que retrouver une vieille connaissance sans pour cela totalement sacrifier la modernité ne manque pas de charme.

La musique n’échappe pas totalement à ce phénomène et on doit à la vénérable firme Deutsche Grammophon d’introduire le néo rétro dans la composition musicale. Dans sa série Recomposed, elle a demandé à des musiciens contemporains plutôt versés dans la musique électronique, de présenter leur vision d’œuvres du répertoire.

Les Quatre Saisons de Vivaldi est une des œuvres qui nous est la plus familière, jusqu’à la nausée parfois comme quand elle était utilisée comme musique d’attente téléphonique. C’est précisément ce qui fait l’intérêt de la version que nous propose Max Richter par laquelle nous recommandons de commencer cette exploration.
La (re)composition reprend le total des douze mouvements des quatre concertos originaux, rebaptisés sobrement de Spring 1 à Winter 3. Ils sont précédés d’un prologue, Spring 0, qui est le mouvement le plus électronique de l’œuvre de Richter.
Ce prologue est parfait pour introduire l’ensemble. Il évoque à la fois le moment où l’orchestre s’accorde au début du concert, l’impatient balayage des ondes pour trouver la bonne station sur un tuner analogique ou le moment où on monte l’escalier pour… … mais je m’égare.

La suite est plus « classique ». On a presque l’impression au début de chaque mouvement que l’on écoute une version « normale » de l’œuvre de Vivaldi. Mais subtilement, un glissement se produit qui nous amène vers des choses plus contemporaines comme la musique répétitive ou cinématographique, ce qui n’étonnera pas venant de Max Richter. Le coté « électronique » est finalement très réduit, à peine quelques touches de Moog somme toute assez discrètes. On est très loin de Wendy Carlos ou d’IsaoTomita. Ces derniers étaient plus dans l’exploitation totale du nouveau jouet qu’était alors le synthétiseur.

L’impression que laisse ce disque est assez passionnante. On redécouvre une œuvre très (trop) entendue tout en se demandant à tout instant si ce qu’on écoute est du Vivaldi ou du Richter

Conseil de dégustation:

C’est assez simple de choisir la platine pour écouter Recomposed By Max Richter. Thorens a en effet à son catalogue un grand classique recomposé, le TD 124 DD.
Esthétiquement très proche de la TD124, jusque dans le bras TP124 qui est une copie du TP14, elle est modernisée par l’apport d’un entraînement direct d’où le suffixe DD.
Pour la cellule, on ne se posera pas de question non plus, la TD 124 DD pouvant être livrée avec une version elle aussi modernisée de l’Ortofon SPU.

Puisqu’on parle de Max Richter, on mentionnera la plage musicale que tous les audiophiles doivent connaître pour tester les graves de leur système. Issue de la bande origine du film Hostile, le morceau Cradle to the Grave, au titre bien nommé même si il est plus question de tombe que de fréquences basses, atteint un niveau de grave qui mettra à la torture les amplis et enceintes les moins maîtrisés dans ce domaine (tout en laissant évidemment totalement indifférent les amateurs de LS3/5a).

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