Câble secteur: Don’t mess with my mojo baby, Yeah

Sur le long chemin de la haute-fidélité vers la perfection sonore, il est quelques découvertes qui ont durablement marqué l’histoire. On pense bien sûr à l’invention du haut-parleur électrodynamique par Rice et Kellogg, du transistor par Bardeen, Schockley et Brattain ou encore à la mise en œuvre du codage PCM sur disque optique par Phillips et Sony. Mais nul ne doute que la découverte la plus importante est celle de l’influence des câbles secteur par Bruce Richardson. Incompris à ses débuts, les revendeurs se moquant de cette prétendue « magie noire », Richardson appela son entreprise de fabrication de câbles « Voodoo ».

L’autre invention majeure de Bruce Richardson est le procédé de fusion froide par cryogénisation. Pour les anglophones, nous ne pourrions mieux expliquer ce dont il s’agit que Bruce Richardson lui même :
All of the conductive wire, shielding and connectors used to build our products are cryogenically treated in our computer-calibrated liquid nitrogen cryogenic process at -315 degrees Fahrenheit (-192 Celsius) to re-align and fuse the molecular structure of the conductive metals and alloys.
Par égard pour les esprits scientifiques, nous nous abstiendrons de traduire cette prose qui parle de réalignement moléculaire (!) par cryogénisation à -192°C.

Il n'y a pas qu'Austin Powers à avoir le mojo. Tryphon aussi.

Comme Austin Powers,  Tryphon a le mojo.

Pour mettre en avant cette contribution, Tryphonblog se devait d’organiser un véritable essai. Comme « ventre affamé n’a point d’oreille », il ne saurait être question de réaliser le test d’écoute à jeun. Nous ferons donc précéder l’écoute d’une dégustation de crêpes. Mais, ayant encore en tête notre rencontre avec le docteur Termignon, nous n’allons pas déguster ces crêpes n’importe comment. Nous allons en profiter pour faire une dégustation comparative en utilisant sur notre crêpière le câble Voodoo Mojo objet de cet essai et le câble standard.

Les mesures sont sans appel pour le câble standard.

Les mesures sont sans appel pour le câble standard.

La réputation du câble Voodoo Mojo n’est pas usurpée. Dès la première bouchée on est fasciné par le résultat gustatif. On note immédiatement une plus grande profondeur en bouche. Les parties molles de la crêpe sont plus fondantes, plus en osmose avec les papilles gustatives. À l’opposé du spectre, les parties croustillantes sont également plus croustillantes, ont plus de peps, sont plus « crunchy ». Les micro informations d’ambiance restituent parfaitement le caractère breton de la recette.

Sur la dégustation de La Crépe Au Nutella de Ferrero, on atteint avec Ie câble une longueur en bouche et une suavité de grande classe. Les différents registres, farine, beurre salé, chocolat, noisette et huile de palme sont clairement identifiables tout en respectant un parfait équilibre.

Le grand classique Flambée Au Grand Marnier qui a les faveurs d’Archibald restera un moment mémorable de notre dégustation. Dès que l’allumette s’approche de l’assiette, on constate que les flammes sont plus vives, plus chaudes. La mise en bouche confirme cette première impression. C’est l’explosion des saveurs d’agrume, d’alcool et de sucre tout justement contrebalancées par la fadeur de la farine. Nous avons littéralement été envoutés par le Voodoo (1).

Matériels associés :
Crêpière : Krampouz Yello SE modifiée par Muyu Morikawa
Farine : Francine
Lait : de vache
Couvert : Guy Degrenne

 

Pour conclure sur cette partie, Ie câble Voodoo Mojo est une réussite et est chaudement recommandé par Tryphonblog pour la confection de crêpes. Comme c’est souvent le cas pour les composants de pointe, il n’est cependant pas inutile de faire un essai chez vous avec votre propre matériel et vos propres recettes, pour vous forger votre propre opinion et s’assurer de la cohérence de l’ensemble.

Le ventre rassasié, nous passons à la seconde partie de notre essai, l’écoute comparative en aveugle. Nous avons testé le Mojo aussi bien sur des sources que sur des préamplificateurs. Et là, il faut bien le dire, nous avons été un peu déçus par le Voodoo. À aucun moment lors de cette écoute nous n’avons été capables de percevoir la moindre différence audible entre le câble standard et le câble Voodoo Mojo.

Nous avons aussi essayé la Krampouz avec les galettes (de blé) noires. Attention au réglage de température!

Nous avons aussi essayé la Krampouz avec les galettes (de blé) noires. Attention au réglage de température!

Mais cette petite contre-performance dans un domaine somme toute marginal de notre test ne remet pas en cause l’intérêt de ce câble. Que vous possédiez une chaîne hifi bien sûr mais surtout si vous avez une crêpière, un blender ou un robot de cuisine, l’essai d’un câble secteur haut de gamme ne peut que vous ouvrir de nouveaux horizons.

Pour aller plus loin : le site commercial de Voodoo Cables. Pour rester dans la même veine, il y eu les câbles White Zombie mais il aussi surprenant que cela puisse paraître, il semble que le zombie soient mort !

(1) Bon certes , c’est un peu facile.

On pourrait trouver bien frivole ce mélange de gastronomie et d’audiophilie.  Mais les plus grandes marques suivent ce chemin. À l’heure où nous publions cet essai, on apprend que Bose se lance dans les tables de cuisson. Un article de CNET décrit même Ken Jacob, ingénieur respecté de Bose (et créateur du ToneMatch), en train de préparer…. des crêpes

bose-vortex

5 réflexions sur “Câble secteur: Don’t mess with my mojo baby, Yeah

    • Je parle bien de mise en œuvre sur disque optique (sous-entendu pour un produit commercial). Le PCM en lui même date d’avant la seconde guerre mondiale. La technologie à tube ne permettait qu’un nombre de bit très faible.
      Mais effectivement Denon a œuvré dans le domaine de l’édition musicale avec cette technique dès 75/76.

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