Fondée en 1947 par Hermon Hosmer Scott, la marque H.H. Scott n’a certes pas la renommée de certaines de ses contemporaines Marantz, McIntosh ou Harman Kardon. Outre le tourne-disque 710, c’est avec ses tuners et ses ampli-tuners que Scott est resté dans le cœur des collectionneurs notamment avec les modèles 350, 4310 et plus généralement tous les modèles dotés d’un gros bouton de syntonisation digne des plus belles électroniques de mesure.
Au début des années 70, Scott n’est déjà plus qu’un fabricant de milieu de gamme qui lutte, sans réel succès, contre la concurrence nippone. Comme tout généraliste il se doit de proposer des chaînes complètes incluant bien évidemment des enceintes, loin de sa spécialité dans l’électronique. C’est une paire de ces enceintes, des S-15, que nous avons retrouvé dans la cave des frères Loiseau. C’est un modèle assez représentatif des transducteurs américains ordinaires du début des années 70. C’est à ce titre que nous allons les examiner, plus que pour leur performance.
La Scott S-15 reprend les basiques des enceintes américaines tendance côte est. C’est une trois voies close de 60X30x23 cm. Les trois haut-parleurs sont à cône de respectivement 25cm (10″) 9cm (3,5″) et 6,5 cm (2,5″). Chacun dispose de son propre volume de charge. Pour le médium, il s’agit d’une portion de cylindre en plastique d’environ 0,5 litres. La charge du tweeter est encore plus simple puisqu’il s’agit du saladier du haut-parleur qui n’est pas ajouré. La construction des haut-parleurs respire la qualité, faisant largement appel à des matériaux nobles comme le papier et la tôle emboutie…Ces haut-parleurs sont fabriqués par CTS qui fournissait de nombreux fabricants américains d’enceintes (et aussi d’amplis de guitare). La S-15 représente le milieu de gamme Scott et était vendue 930 Frs en 1974, soit à titre de référence, un peu plus du tiers du prix d’une AR3a.
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L’enceinte est entièrement en aggloméré de 19 à 22 mm, assemblée par collage et amortie par de la laine de verre.
Pour le filtre, c’est du cheap and dirty. Les composants sont jetés en vrac sur une plaque d’isorel, elle-même agrafée sur la face arrière de l’enceinte. Un orifice rond laisse apparaître les connecteurs à vis (plus un connecteur RCA, le Speakon du pauvre ?) et un interrupteur trois positions permettant le réglage de niveau des aigus. Pour tout dire, on est à la limite du n’importe quoi. Bien que produites à la même date (3 février 1972 d’après la date inscrite sur les caches) les deux enceintes de la paire ont des haut-parleurs de même référence qui n’ont pas la même configuration du circuit magnétique, le câblage interne ne respecte pas le même code couleur et là où on trouve un condensateur (polarisé) de 10μF sur un filtre, l’autre en a deux de 5μF en parallèle!
On voit qu’on est encore loin des standards qui vont s’imposer quelques années plus tard pour les enceintes de cette gamme : bass reflex, caisse en MDF usiné numériquement, deux voies, tweeters à dôme et symétrie droite/gauche.
Les ravages occasionnés par Abdallah se sont étendus jusque dans les endroits les plus reculés de Moulinsart et ce chenapan a eu la brillante idée de repeindre (mal) les S-15 en blanc, y compris les grilles !
Une restauration complète s’impose donc, tout en restant dans un coût raisonnable, compte tenu de l’intérêt somme toute limité du modèle.
L’opération commence par un démontage complet. La grille, qui est sur un support en isorel, est maintenue par une gorge périphérique. Le démonte pneu de vélo s’avère bien pratique pour l’extraire.
Les caisses sont décapées et poncées. Les faces avant et arrière sont repeintes en noir.
Par acquis de conscience, les condensateurs des filtres seront changés par des modèles non polarisés. Par contre, on garde le câblage interne, certes très fin par rapport aux normes contemporaines.
Le reste n’est que remontage. Les caches ont droit à un nouveau tissu, et à des badges trouvé chez l’abbé.
La plaque constructeur, le mode d’emploi /relevé de contrôle qualité sont remis sur la face arrière, agrafés comme à l’origine.
On trouvera sur le site vintageshifi.com un banc d’essai de la revue Hifi Stéréo de 1975 dont on pourra comparer la courbe de réponse à celle relevée à l’issue de cette restauration.
Nous ne nous appesantirons pas outre mesure sur l’écoute. Il n’y a pas de gros défaut mais tout est un peu court, les basses, les aigus, la dynamique. Disons qu’on en a pour son (peu d’) argent, et contrairement à ce que dit la publicité, il ne faut pas trop faire la fine oreille.
Chapeau la restauration 😀
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Bonjour,
Je possède les mêmes enceintes Scott s15 mais il manque un hp boomer et un médium.
J’aimerais les refaire mais je ne sais pas où me renseigner pour retrouver les hp manquants . Si vous pouvez m’aider ce serait génial.
Cordialement. Franck.
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Bonjour,
Je ne peux malheureusement pas vous aider beaucoup, notamment parce que mes S-15 sont actuellement stockées à la campagne et je ne peux regarder plus précisément les références et impédances des HP (mais vous pouvez les relever sur votre « bonne » enceinte ).
Par contre, on trouve assez facilement sur ebay auprès de vendeurs US des composants de S-15 (ou de S-17 pour le tweeter) ou des hp CTS destinés à d’autre enceintes. J’ai d’ailleurs remplacé un des tweeters récemment. Il faut juste être patient et ne pas payer trop cher.
Cordialement
Tryphon
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Bonsoir,
Merci pour votre réponse. Je vais vérifier les références des bons hp comme vous me l’avez suggéré et je vais chercher en prenant mon temps.
Cordialement.
Franck.
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