Des amis proches, les Audiominati, me pressent de transmettre le message suivant, que je soutiens totalement.
Bien à vous
Tryphon T.
Les Règles
La voie du disciple vers l’oreille d’or est un chemin semé d’embûches et de distorsions. L’application d’une discipline stricte est la seule manière pour lui d’accéder au statut d’audiophile.
Nous Audiominati, gardiens des règles et guides de la pensée audiophile livrons ces enseignements pour aider le disciple dans sa démarche.
Règle n°1 : En toute audition le disciple chérira les Règles.
Application : Il ne saurait être question de pratiquer, en aucune circonstance, une écoute autre que celle de disques audiophiles, sur du matériel audiophile et dans des conditions audiophiles. L’audiophile n’écoute pas de musique en voiture, sur un smartphone ou chez des amis non audiophiles. Par prudence il évitera également les concerts.
Du matériel :
Règle n°2 : La contribution d’une technique à la qualité auditive est inversement proportionnelle à la date à laquelle elle a été introduite.
Application : Par exemple, les tourne-disques à galet sont supérieurs aux tourne-disques à courroie eux même bien supérieurs à ceux à entraînement direct. Et évidemment un amplificateur à transistor ne peut se comparer à un modèle à tube. En particulier en triodes à chauffage direct. L’audiophile privilégiera les tubes anciens NOS à faible gain et forte distorsion tel que VT2, 210, 205D, UX 245.
Règle n°2 bis : En corollaire important de la règle n°2, les supports numériques ne sont pas audiophiles.
Point barre.
Application : En cas de besoins impérieux, l’audiophile pourra exceptionnellement écouter un CD mais uniquement à l’aide d’un lecteur utilisant des convertisseurs Philips TDA 1541A double crown.
Règle n°3 : Les composants les plus importants d’une chaîne audiophile sont les câbles.
Application : L’audiophile y consacrera la majeure partie de son budget. Bien qu’en première analyse ces composants semblent onéreux, il n’en est rien lorsqu’on compare objectivement leur contribution à l’absolue fidélité par rapport aux autres accessoires que sont les composants actifs, par essence générateurs de distorsion.
Règle n°3bis : Les autres composants sont par ordre décroissant de contribution à la satisfaction sonore : les supports de matériel, la table de lecture, le pré-amplificateur, l’amplificateur, le bras de lecture et enfin les transducteurs, cellule puis haut-parleurs dont la contribution est unanimement jugée mineure.
Régie n°4 : Les voies de l’audiophilie sont impénétrables mais ne sont pas inter-pénétrables.
Application : En conséquence l’audiophile ne considérera que le double mono, chaque voie étant un système à part entière. L’usage d’une seule cellule pour lire simultanément les canaux droit et gauche est cependant toléré.
Régie n°5 : Aucun composant audiophile ne peut intégrer un quelconque automatisme.
En application de la règle n°4, le couplage du réglage des niveaux de chacune des voies est un automatisme et est donc doit être proscrit.
Règle n°6 : La recherche de tout caractère pratique dans la conception des composants haute-fidélité doit être menée sans relâche. Ceci afin d’être systématiquement éliminé.
Application : On n’autorisera pas par exemple l’emploi de coquille détachable sur les bras de lecture. On privilégiera une connectique exotique pour raccorder les différents appareils. La mise en œuvre de l’appareil doit faire l’objet de réglages longs, délicats et fréquemment renouvelés.
Règle n°7 : Rien de ce qui vient de Chine ou de Corée (1) ne peut être qualifié d’audiophile, à l’exception du thé et du Feng Shui utilisé avec parcimonie. De même, l’usage de composants japonais doit être fait avec circonspection et uniquement pour ceux en provenance d’artisans produisant moins de 100 appareils par an.
(1) A l’exception de quelques marques underground comme Silvaweld.
Règle n°8 : En cas de doute sur le caractère audiophile d’un composant, il convient d’examiner sa fiabilité. Un composant fiable ne saurait être audiophile.
Application : En effet, tout montage audiophile implique l’utilisation des composants dans leurs derniers retranchements au détriment de toute considération de fiabilité. Ainsi, un composant fiable dans la durée sera discrédité ; par exemple, les produits fabriqués par McIntosh ne sauraient en aucun cas être qualifiés d’audiophiles, malgré leurs qualités auditives reconnues par certains. Le ratio temps de disponibilité du matériel sur le temps théorique disponible est un bon indicateur du caractère audiophile du matériel. Selon les standards couramment acceptés dans l’audiophilie, un ratio de 1/3 est la norme. C’est pourquoi l’audiophile se doit de posséder concomitamment deux ou trois systèmes complets s’il souhaite faire plein usage de son disque.
Règles n°8bis : Tout composant véritablement audiophile doit être longuement rodé afin de donner le meilleur de lui-même. Il est naïf de croire que ce rodage ne cncerne que les composants électromécaniques tels que suspensions de haut-parleur ou cellules phonolectrices. Les câbles, fusibles et supports doivent également être rodés.
Application : Si on se base sur les trois systèmes décrits dans précédente règle n°8, il n’est pas absurde d’avoir un système en écoute, un système en réparation et un système en rodage dans une pièce insonorisée. Pour une cellule à bobines mobiles dont la durée de vie serait estimée à mille heures, on veillera à ne l’utiliser pour de véritable écoutes audiophiles qu’après 650 heures de rodages et avant la 700e heure ou la dégradation des performances commence à apparaitre
Règles n°9 : Un appareil peut cependant obtenir un label audiophile s’il ne respecte pas les règles ci-dessus. En contrepartie, son prix sera majoré de 10000€ pour chacune des règles non respectées.
Du savoir vivre :
Règle n°10 : Les espaces familiaux communs, en particulier le salon si il sert de local d’écoute, ne doit faire l’objet d’aucun compromis avec qui que ce soit en particulier les conjoints et enfants.
Application : Les aménagements de ces espaces communs tels que bibliothèques, meubles, tapis et autres décorations sera mené avec le seul but de maximiser la performance sonore sans considération pour des aspects esthétiques ou pratiques.
Règles n°11 : L’audiophile peut et doit adhérer aux nouvelles technologies. Il contribuera à de nombreux forums.
Application : Il veillera cependant à toujours poster des avis fermes, définitifs et principalement négatifs, en particulier sur les appareils qu’il n’a jamais écoutés.
Règle n°12 : L’audiophile ne peux en aucun cas organiser, prendre part ou rapporter une quelconque expérience d’écoute comparative en aveugle.
Tout manquement à cette règle entraînera une exclusion définitive et infamante de la communauté audiophile.
De la musique :
Règle n°13 : Le nombre minimum de disque que possédera un audiophile est un. Le nombre optimum de disque que possèdera l’audiophile est un. Ce disque sera issu d’un label audiophile pratiquant la gravure directe en 45tr/min sur un support vinyle d’au moins 240g.
Application : Ce n’est pas une infraction à la règle, et il est même recommandé, de posséder plusieurs exemplaires de ce même disque afin d’en limiter l’usure.
Règle n°14 : Le cholx du disque de l’audiophile ne se fera pas sur des critères subjectifs tels que l’oeuvre ou de qualité d’interprétation. L’audiophile choisira son disque par la présence discrète dans l’enregistrement d’éléments d’ambiance tel que respiration de l’interprète, bruits des doigts sur les cordes, bruits divers du public.
Application : L’audiophile s’extasiera bruyamment sur la qualité de restitution qui permet de retrouver l’ambiance de la session d’enregistrement. En cas de doute l’audiophile pourra acheter ce disque.
C’est bien dit !
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Dans la règle 3bis, il y a un élément essentiel qui manque: l’oreille.
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Bonjour Salem
Si je peux me permettre, quel REEL audiophile écoute son disque ?
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Règle 7
Le cj premier seven ne dispose pas de deux alimentations séparées, sûrement à cause d’une vile considération de coût. Est-ce vraiment un produit audiophile ?
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Le CJ premier 7 dispose bien de deux alimentations séparées. Avec deux interrupteurs. Par contre le fait qu’elles soient réunies derrière la même façade peut effectivement être vue comme une infraction à la règle n°6!
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Tryphon
Je possède une platine de deuxième génération, à courroie, une Linn LP12 qui te tourne qu’à 33trm, que dois-je faire ?
Un audiophile en pleine tourmente 😢
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Vaste question. La LP12 mérite amplement un article. Il serait mesquin de rajouter une alimentation électronique style Lingo. La solution la plus élégante et la plus conforme aux règles est bien d’acheter une deuxième LP12 avec la poulie pour 45 tr/mn. N’oubliez pas d’utiliser une courroie rodée (donc un peu plus longue) avec la poulie 45 tr/mn.
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Toutes ces règles vont évidemment de soi.
La recherche de la perfection sonore est une sorte de quête du Graal qui est donc sans fin et dont on ne ressort psychiatriquement pas indemne.
Je constate avec amertume que dans la rubrique « composants » vous ne faites pas état des vis qui sont à mes yeux comme à mes oreilles « LE » composant essentiel et qui mérite que l’on y prête la plus grande attention. Le changement de ces accessoires que certains considèrent comme insignifiants peuvent changer radicalement les performances de n’importe quel matériel.
A quand un comparatif sur les VIS ?
Bien à vous
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Mon cher Trotte,
Une étude sur les vis (mais également sur les écrous qu’il ne faut pas négliger, le bon couplage entre vis et écrou étant plus important qu’on ne le croit habituellement) est dans nos cartons. Malheureusement, Archibald qui doit faire cette étude souffre actuellement d’un tennis-elbow suite à l’essai d’un appareil comportant un nombre élevé de vis et a remis à plus tard se dossier.
Bien à vous.
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Vu la descente de notre ami Archibald, j’ai plutôt qu’il ne souffre d’un pastis elbow.
LOL
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coucou me revoilou !!
je souhaite revenir sur la règle 13 concernant le disque
S’il est évident que l’Audiophile ne doit posséder qu’UN disque, les autres qui peuvent rester en sa possession n’étant que les vestiges de sa quête. Ce Disque ne devra comporter qu’Un seul morceau interpréter par Un seul et Unique musicien ne jouant qu’Une seule note « LA note Ultime », la dite Note devra être précédée et suivie par deux plages de silence absolu que le système audio devra reproduire avec la plus extrême fidélité. La reproduction du silence doit être le but ultime de tout système qui se respecte.
Je peux conseiller l’album « Ya » du mythique Herr Zibo qui ne comporte que le son « YA » émis qu’une seule pendant toute la durée de l’album.
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